Les ascenseurs de parcs éoliens offshore bénéficient d'une grue annulaire

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L'un des plus grands défis offshore est que rien ne peut arrêter la marée – qui peut interrompre les travaux de construction de parcs éoliens – à moins d'utiliser une grue annulaire ultra-lourde. Reportage d'Alex Dahm.

Les projets de construction d’éoliennes offshore se multiplient partout dans le monde, mettant de plus en plus l’accent sur l’efficacité opérationnelle.

La grue annulaire remplace l'approche conventionnelle consistant à transporter les fondations et autres composants sur plusieurs lignes d'essieux du SPMT à bord et hors d'un navire. (Photo : Mammoet)

Un élément clé pour les travaux de levage à quai est la variation du niveau d'eau due aux marées, pouvant atteindre quatre mètres toutes les six heures. C'est le cas au Royaume-Uni, où l'amplitude extrême des marées rend le chargement et le déchargement des navires difficiles à gérer. L'utilisation de ballastage est trop importante pour compenser. Les chargements et déchargements, par exemple de grandes enveloppes, ne peuvent être effectués aux extrêmes des marées. Cela entraîne des retards de projet et des navires de transport immobilisés.

Le groupe Global Energy du port de Nigg, en Écosse, a dû faire face à ce problème pour le parc éolien offshore de Seagreen. L'entrepreneur Mammoet a suggéré le déploiement d'une de ses grues annulaires de levage ultra-lourd. Installée à quai, elle permettrait d'effectuer les levages quelle que soit la marée et de maintenir le navire d'installation aussi occupé que possible.

Seagreen est le parc éolien offshore à fond fixe le plus profond au monde, avec des fondations atteignant 95 mètres de haut. Ses 114 fondations d'éoliennes supportent de très grandes éoliennes Vestas de 10 MW.

Les fondations géantes à trois pieds des turbines offshore pèsent 2 200 tonnes et mesurent 95 mètres de haut. (Photo : Mammoet)

La grue annulaire est utilisée à la place de l'approche conventionnelle consistant à transporter les fondations et autres composants sur plusieurs lignes d'essieux d'un transporteur modulaire automoteur sur et hors d'un navire ballasté pour une transition en douceur entre le quai et le navire.

Outre la plage de ballastage, cette approche présente également des problèmes. Lorsque le transporteur modulaire automoteur (SPMT) doit être chargé et déchargé de la barge, l'espace sur le pont doit être maintenu libre et disponible en permanence. L'espace de stockage des composants est alors limité.

Des barges plus grandes et plus robustes peuvent être la solution, mais le choix de navires adaptés est plus restreint, ce qui peut entraîner des retards dans les projets.

Impliqués dans le projet depuis 2018 et partageant une étroite relation de travail avec son client Global Energy Group, les ingénieurs de Mammoet ont pu voir plus loin que le domaine du transport lourd.

Temps double

La solution a consisté à combiner l'utilisation du SPMT avec la grue annulaire PTC 210 DS. Finis les retards dus à l'attente des marées. Un tel chargement de SPMT nécessitait cinq heures, une seule opération par équipe étant possible. Grâce à la grue, ce problème est résolu : le pont de la barge n'a plus besoin de rester au niveau du quai. La grue peut continuer à effectuer ses opérations de levage, à raison de deux par équipe.

L'utilisation du SPMT et de la grue géante a permis de mener deux opérations simultanément. Pendant que la grue chargeait des jackets sur un navire, le SPMT pouvait en décharger d'autres.

Les vestes peuvent être amenées à quai plus tôt que nécessaire, prêtes à être récupérées par la grue, ce qui contribue à réduire le temps d'attente lorsque le navire est au port.

Mammoet a travaillé au parc énergétique de Nigg, près d'Inverness, en Écosse, en plusieurs phases pour charger, stocker et décharger les enveloppes des turbines, deux par deux. La clé du projet était la grue annulaire de levage super lourde PTC 210 DS d'une capacité de 3 200 tonnes. (Photo : Mammoet)

Oliver Smith, responsable technico-commercial de Mammoet UK, a commenté le projet : « Comme toujours, lorsqu'une organisation décide de se lancer dans un projet de cette envergure, la rentabilité est un facteur important. Nous avons été impliqués dans ce projet des années en amont, bien avant que certains détails ne soient dévoilés. Ce n'est que plus tard que nous avons dû réévaluer la situation et abandonner les opérations exclusivement SPMT. »

Smith a déclaré que tout s'était déroulé comme prévu et que les retours du Global Energy Group et des autres parties prenantes étaient positifs. « Nous savions que cette méthode était sûre, flexible et plus rentable que l'utilisation du SPMT. Nous pouvons désormais la partager avec l'ensemble du secteur afin qu'elle serve de modèle pour la mise en service plus rapide et plus rentable d'infrastructures éoliennes offshore, notamment dans les zones où les variations de marée sont importantes. »

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